Les TCC ne sont pas des psychothérapies

Publié le par laurent

Extraits de l'article publié le 16-09-2005 sur Oedipe (lien vers l'article complet) par:


- Pr Roland Gori
Professeur de psychopathologie à l’Université d ‘Aix-Marseille

- Pr C. Hoffmann
Professeur de psychopathologie à l’Université de Poitiers

- Pr Alain Vanier
Professeur de psychopathologie à l’Université de Paris 7, psychiatre

             Dans le contexte actuel du livre noir de la psychanalyse et du rapport INSERM, il nous semble indispensable de clarifier la place des TCC (les thérapies comportementales et cognitives) par rapport au débat sur les psychothérapies et les psychothérapeutes. Les TCC se présentent comme une technique de réhabilitation des comportements ajustés à un milieu socio-technique. De ce fait, elles ne peuvent pas prétendre au même statut que les psychothérapies et elles se rapprochent davantage de la rééducation , notamment, de celle de patients cérébraux-lésés.

(...)

Ces thérapies comportementales ne sont qu’apparemment nouvelles. Elles existent en fait depuis Pavlov et Skinner, et ne font aujourd’hui que bénéficier des apports du cognitivisme qui, en permettant l’éclairage de la fameuse boite noir du behaviourisme, leur donnent accès aux idées de leurs patients, au-delà du comportement observable.

(...)

Les choses se sont compliquées ces dernières années pour au moins deux raisons liées au malaise dans notre culture et à la part toujours plus grande que prend la logique iatrique médicoscientifique dans la réhabilitation de " l’homme performant " du néolibéralisme.  D’une part, les psychothérapeutes ont produit leur propre malheur en demandant à notre culture une reconnaissance sociale de leurs actes qui la désavoue structurellement parlant. Ils sont, malheureusement, tombés dans leur propre piège en devenant le symptôme de la civilisation dont notre société est malade . D’autre part, l’évolution des pratiques psychomédicales depuis plus de vingt cinq ans évoluent aux Etats-Unies vers une psychologie " environnementale " qui vise à promouvoir l’individu modelé à l’image de l’entreprise néolibérale et réduit à la somme de ses comportements . Ici point d’ontologie, d’épistémologie, d’éthique ou d’état d’âme… Ces psychologues se veulent pragmatiques et l’évaluation n’est rien d’autre qu’un simple calcul d’intérêt, la spéculation d’un profit dans " l’esprit du capitalisme " dont un Max Weber dénudait les racines.

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